Ce portrait, rédigé par Gombrich, et qui semble la caricature de l'artiste individualiste et progressiste de nos jours, rappelle à quel point ce dernier est en fait figé dans une mentalité typique du XIXe siècle, et non plus seulement du XXe. Le XXe siècle artistique n'étant, idéologiquement (et puisque l'idéologie — à laquelle presque tout artiste est abonné, et d'autant plus qu'il se réclame indifférent d'elle — est un axe constant de mon étude ou l'un des objets de ma démarche artistique), qu'une phase plus avancée de la dégénérescence volontaire (ou manifestation exponentielle de liberté, selon le point de vue), instrumentalisée à partir de la Guerre froide par la CIA comme outil de promotion du libre marché : Quand la CIA infiltrait la culture
* *
*
Certes, l'existence des artistes n'avait jamais été exempte de difficultés ni de soucis, mais jusqu'alors, du moins pour l'immense majorité d'entre eux, aucun problème ne se posait quant au sens de leur mission en ce monde. Leur sort était, pour ainsi dire, établi d'avance comme celui de n'importe quel artisan. Il y avait toujours une demande pour des tableaux d'autel et pour des portraits ; il fallait des tableaux et des fresques pour décorer les plus riches demeures. Pour tous ces travaux, l'artiste n'avait qu'à suivre une voie toute tracée. Il fournissait le travail que le client attendait de lui. Évidemment, il était maître de ne produire qu'une œuvre banale... Lire la suite sur Fonction Librairie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire